Andalousie

Sur la route des villages blancs d’Andalousie

Dernière mise à jour le 8 juin 2023

Les villages blancs sont des villages typiques d’Andalousie. Avec leurs ruelles sinueuses, leurs escaliers et leurs murs blanchis à la chaux, elles descendent tout droit de l’époque des Maures. Entre les villages blancs de l’intérieur des terres dans la Sierra de Grazalema – Zahara de la Sierra, el Gastor et Arcos de la Frontera – et les villages blancs de la Costa del Sol – Mijas, Frigiliana et Nerja – on n’aura que l’embarras du choix dans les visites. Vous l’aurez sans doute compris, je suis tombée sous le charme de ces villages typiques ! Avant de visiter l’Andalousie, j’avais vraiment en tête le triangle d’or andalou formé par les villes de Séville, Cordoue et Grenade. Je ne m’attendais pas à voir de si beaux petits villages typiques et mon coup de cœur n’a été que plus grand. 

Les villages blancs de la Costa del Sol : de Nerja à Mijas

Même si nous n’avons pas emprunté tout le littoral de la Costa del Sol, nous en avons fait une bonne partie, entre Nerja et Mijas. 

Mijas, un balcon surplombant la Méditerranée

Mijas, véritable balcon surplombant la Méditerranée, se mêle à merveille avec la Sierra. C’est sans doute un des villages blancs les plus touristiques et donc les plus animés. A quelques dizaines de minutes de Malaga et de Marbella, il s’agit d’une excursion parfaite à faire depuis ces villes en une demi-journée. Marchands de cacahuètes grillées, boutiques de souvenirs, restaurants et bars à tapas, balades à dos d’âne pour les enfants et en calèche sont autant d’attractions possibles, et qui reflètent à quel point la destination est touristique. D’ailleurs, c’est un des seuls villages blancs où nous avons vu des cars de touristes déferler leur horde de visiteurs, profitant de la ville, en un temps millimétré et repartir aussi vite.

Au niveau des visites à Mijas, on pourra y admirer des petites églises, chapelles et places ainsi que différents bâtiments parmi lesquels :

  • Le sanctuaire de la Virgen de la Pena construit au XVIIème siècle dans une grotte ;
  • L’église de la conception datant du XVIème siècle ;
  • L’ancienne muraille sur laquelle on pourra faire une balade pour admirer d’un côté un petit jardin et de l’autre la vue sur la Costa del Sol ;
  • Les arènes de la ville ;
  • Le musée historique et éthologique (Casa Museo de Mijas Pueblo) qui recense différents objets du quotidien et des champs d’il y a plusieurs décennies. L’entrée est d’un euro par personne ;
  • Le musée des miniatures qui abrite « la plus grande collection des choses les plus petites ». L’entrée est de 3€ par personne.

Un parking municipal couvert se trouve à l’Avenida del compras. On peut y garer sa voiture pour 1€ par jour. 

Frigiliana, à taille humaine

Frigiliana, adossée à un versant de la Sierra Almijara, se trouve à quelques kilomètres de Nerja. Comme tous les villages blancs, son tracé remonte à la période arabe. On y verra de petits passages couverts parfois coupés par des portes qui servaient autrefois à défendre la ville. C’est un village bien plus à taille humaine que Mijas, plus authentique et pittoresque, même si on sent que la manne touristique n’est pas loin. 

Si vous êtes dans le coin, ne passez pas à côté du palais des comtes de Frigiliana. Construit au XVIème siècle, il fut reconverti en raffinerie spécialisée dans la fabrication du miel.

Frigiliana

Nerja, classé village balnéaire le plus charmant d’Espagne

Nerja a récemment été classée village balnéaire le plus charmant d’Espagne. Son littoral est en effet un mélange de paysages composé de falaises et de cirques. L’exemple le plus marquant est le Balcon d’Espagne, point de vue plongeant sur la Méditerranée. Pourtant, je n’ai pas trop aimé la ville. Hormis la vue sur la Méditerranée, son centre n’est qu’une succession de petites boutiques et de restaurants et le charme des villages blancs typiques d’Andalousie n’y est que peu présent.

Mais Nerja renferme une curiosité qui vaut le déplacement : sa grotte. Longue de plus de 4 000 mètres, un tiers seulement est ouvert à la visite. Assez facile d’accès avec des salles au plafond très élevé, on pourra y découvrir toutes sortes de formation naturelle. La plus impressionnantes de toutes est la salle du cataclysme : on y voit les traces d’un mouvement sismique datant de 800 000 ans ainsi que la plus grande colonne naturelle du monde faisant 45 mètres de haut.

Découvertes en 1959 complètement par hasard, elles furent rapidement l’objet de recherches. On y a ainsi retrouvé des peintures rupestres ainsi que des restes humains, des céramiques, des outils et une tombe de 6 300 ans avant JC.

Grotte de Nerja, questions pratiques
La grotte est ouverte tous les jours de 9h à 16h de septembre à juin, et de 9h à 18h30 en juillet et en août. La dernière entrée se fait une heure avant. Le tarif est de 15€ par personne. Il est recommandé d’acheter ses places à l’avance en période de forte affluence (juillet et août). Nous y sommes allés en novembre et, même si la visite était complète, nous n’avons pas eu besoin d’attendre pour faire la visite.
Nerja Andalousie

Les villages blancs d’Andalousie de la Sierra de Grazalema

Plus authentiques, préservés et pittoresques que les villages blancs de la Costa del Sol, ceux de la Sierra de Grazalema nous ont clairement séduits. On y ressent davantage leur passé agricole, la fonction des murs blanchis à la chaux, permettant de garder la fraicheur, et le tracé sinueux montant souvent à un château ou à une forteresse dans le but de défendre la ville contre les ennemis. D’ailleurs, le nombre de touristes y est bien moins important qu’à Mijas, Frigiliana et Nerja.

Zahara de la Sierra, à flanc de montagne

Zahara de la Sierra est souvent choisie comme point de départ ou d’arrivée sur la route des villages blancs dans la Sierra de Grazalema, le parc naturel environnant. A 500 mètres d’altitude, le village bénéficie d’une situation privilégiée à flanc de montagne et contre le lac formé par le barrage Zahara-El Gastor.

En plus du tracé, avec des rues sinueuses et en pente, et des maisons blanches, la ville conserve de l’époque mauresque des vestiges de son château du XIIIème siècle avec ses donjons. De là, on aura un point de vue panoramique sur la ville, le lac et la région.

Questions pratiques, il est possible de se garer à l’entrée de la ville ou à celle du château. Si vous aimez marcher, il faut compter une quinzaine de minutes de grimpette de l’entrée de la ville à la tour du château (prévoir une petite lumière pour s’éclairer dans l’ancien château fort).

Zahara de la Sierra

Arcos de la Frontera et ses belvédères

Selon la légende, Arcos de la frontera aurait été créée par un fils de Noé. Durant le califat de Cordoue, la ville, qui jouissait d’une position stratégique, devint une forteresse. Cœur de la route des villages blancs, Arcos de la frontera, construite sur un piton rocheux, possède de nombreux belvédères permettant d’avoir une belle vue sur la région et le rio Guadalete.

Parmi les lieux à voir :

Autour de la plaza del Cabildo :

  • Le château qui servait de forteresse sous la domination des Maures. On pourra y admirer ses grilles et ses façades d’azulejos ;
  • La basilique Santa Maria de la Asunción construite du XIIème au XIVème siècle. Sa façade est de style gothique et sa tour néoclassique. L’entrée est payante (2€ pour la visite, 3€ pour une visite conjointe avec l’église San Pedro) ;
  • Le mirador de la place.

Un peu plus loin derrière la plaza del Cabildo :

  • Le jardin andalou ;
  • Le palais del Mayorazgo ;
  • L’église de San Pedro (2€ pour la visite, 3€ pour une visite conjointe avec la basilique Santa Maria de la Asunción) ;
  • Le mirador de Abades ;
  • L’exposition représentant différentes scènes de la nativité : l’annonce à Marie, l’arrivée à Bethléem, la naissance de Jésus… Ouverte de 10h30 à 13h30 et de 17h à 20h, l’entrée est gratuite. 

Il est possible de se garer vers l’office du tourisme, la place du Cabildo ou dans une rue entre la Plaza de España et la Plaza del Cabildo. Les places sont payantes : 0,70€ pour une heure, 1€ pour 1h30. 

Ronda, village perché

La ville de Ronda vaut le détour pour son pont suspendu à 170 mètres de haut. Permettant de relier les deux parties de la cité – l’une plus ancienne et l’autre plus moderne – séparées par la gorge de Guadalevín, il a de quoi fasciner tous les visiteurs.

Dans les ruelles pittoresques avoisinantes, on y trouvera les fameuses maisons blanchies à la chaux, caractéristiques des villages blancs andalous.

Ronda
Pont suspendu Ronda

El Gastor, balcon de los pueblos blancos

El Gastor se trouve au nord du parc naturel Sierra de Grazalema. Le village, surnommé « balcon de pueblos blancos », ancienne cité romaine, puis refuge de nombreux bandits, est également le point de départ de randonnées et un terrain propice pour faire de l’escalade.

Parmi les randonnées possibles, on pourra se rendre à un dolmen, au Cima de las Grajas ou au Tajo Algarin pour avoir une vue sur le lac Zahara-El gastor.

Grazalema, au coeur du parc Sierra de Grazalema

Grazalema se situe au cœur du parc naturel Sierra de Grazalema. C’est le point de chute de nombreux randonneurs qui viennent se détendre après de longues randonnées. A par cela, et bien sûr exceptée la blancheur des murs, le village est assez dépourvu en édifices civiles et religieux. 

La route des villages blancs d’Andalousie

La route des villages blancs est une route de près de 250 kilomètres au cœur de l’Espagne rurale et agricole. Elle traverse les villages :

  • Arcos de la frontera ;
  • Ubrique ;
  • Zahara de la Sierra ;
  • Grazalema ;
  • Ronda la vieja ;
  • Setenil ;
  • Ronda ;
  • Gaucin ;
  • El Gastor.

La liste des villages blancs

Mon parcours à travers les villages blancs d’Andalousie

Les villages blancs sont mes coups de cœur en Andalousie. Et ça tombe bien, il y en a partout.

Casabermeja

Tout a commencé avec la découverte de Casabermeja, au nord de Malaga. En plus du village en lui-même, la ville renferme un cimetière entièrement blanc. C’était d’ailleurs une découverte très intéressante car on y est allé aux environs de la Toussaint. Il faut savoir que c’est une fête importante en Espagne, bien plus qu’en France où, on ne va pas se mentir, elle l’est surtout pour les personnes d’un certain âge. Les familles se réunissent alors pour honorer leurs morts, faisant parfois le déplacement jusqu’à leur village d’enfance. A cette occasion, et c’est ce que nous avons pu voir, les tombes sont nettoyées, parfois repeintes et décorées quelques jours avant, pour être prêtes pour le grand jour. En tout cas cette visite était ma madeleine de Proust, j’y ai revu Penelope Cruz balayer les pierres tombales du village de son enfance dans Volver de Pedro Almovadar.

Mijas

J’ai ensuite visité Mijas, à quelques dizaines de kilomètres de Malaga. Malheureusement, la ville est un peu trop touristique à mon goût. Des autocars déversent les flux de touristes qui viennent se prendre en photo devant le mirador avant de faire quelques emplettes dans les nombreuses boutiques de souvenirs de la ville et de repartir aussi vite qu’ils sont arrivés.

Ronda

Puis, nous avons découvert Ronda et son pont suspendu sensationnel. Certains la considère comme un village blanc, moi non. La ville, aussi belle soit-elle, n’a plus grand-chose à voir avec un village.

Sierra de Grazalema

Zahara de la Sierra fut un vrai coup de cœur avec sa vue sur le lac en contrebas. Le village de Grazalema dans lequel on est passé pour rejoindre le point de départ d’une randonnée dans la Sierra de Grazalema manque de charme par rapport à d’autres villages de la région.

El Gastor, village blanc à côté duquel nous dormions, est assez charmant même s’il est relativement petit et un peu à l’écart des autres villages.

Enfin, Arcos de la Frontera, où nous avons fait un arrêt sur le chemin de Cadiz est assez banal et il faut s’aventurer tout en haut de la vieille ville pour retrouver le village blanc d’origine.

Costa del Sol

Après avoir parcouru quelques centaines de kilomètres et découvert le triangle culturel andalou (Séville, Cordoue et Grenade), nous avons retrouvé les villages blancs avec le magnifique village de Frigiliana. On ne s’y est toutefois pas attardé des heures car même s’ils tous dans l’ensemble hyper jolis, on en avait déjà fait pas mal et qu’on arrivait à la fin de notre road-trip andalou. 

Senetil de las Bodegas, la prochaine fois

Senetil de las Bodegas est clairement l’un, si ce n’est le plus, atypique des villages blancs. Les maisons y sont directement construites dans la roche, donnant l’impression que la paroi tombe littéralement sur les habitations. Malheureusement, par manque de temps, nous n’avons pas pu y aller. Voilà une belle occasion d’y retourner!

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