Que faire en famille dans les gorges du Verdon ?

Quand j’ai voulu réserver mes vacances d’été, j’ai tout de suite pensé aux gorges du Verdon. A force de voir défiler des centaines de photos des gorges, et de Moustiers-Sainte-Marie, c’était comme une évidence. Nous avons donc réservé une maison dans le village d’Artignosc-sur-Verdon, au niveau des basses gorges, pour une semaine. La région est idéale pour les sportifs et les amateurs de randonnées, mais les familles peuvent aussi trouver de quoi s’occuper. Découverte des gorges du Verdon en passant par deux routes sublimes, randonnées accessibles et faciles (pour des jeunes enfants), détente au bord des lacs, promenade dans de jolis villages…voilà un aperçu de notre programme et de ce qu’on peut faire en famille dans les gorges du Verdon.

Pourquoi « en famille » dans les gorges du Verdon ?

D’habitude je ne précise pas « en famille » dans le titre des mes articles mais là, ça me paraissait inévitable. Quand j’ai commencé à regarder tous les articles du type « que faire dans les gorges du Verdon ?», je me disais sans cesse « bon ça, ça n’ira pas », « on ne peut pas faire » ou encore « ça va être compliqué ». Il faut dire qu’avec deux enfants, un de 4 ans et demi et un autre de 10 mois, on a vite oublié les activités comme le rafting, le canyoning ou les grosses randonnées de 7 heures…

Il faut aussi préciser que les gorges du Verdon c’est grand, et qu’en regardant la carte, on ne se rend pas bien compte des temps de trajet. Parce qui dit gorges, dit routes sinueuses. A vol d’oiseau, rien ne semble loin, mais pour aller d’un point A à un point B, ça se complique un peu…

Dernière précision : il y a deux gorges du Verdon : 

• Les hautes gorges, c’est-à-dire toute la partie qui se trouve au dessus du lac de Sainte-Croix ;
• Les basses gorges, c’est-à-dire toute la partie qui se trouve en dessous.

Découvrir les hautes gorges du Verdon (aussi appelées grand canyon)

En voiture

Les gorges du Verdon sont – sans euphémisme – une merveille géologique. La rivière du Verdon a façonné le paysage depuis des millions d’années. Résultat : des gorges qui culminent parfois à 700 mètres d’altitude et des rives séparées à certains endroits de quelque 1500 mètres. 

Le plus simple, pour découvrir les gorges du Verdon, est bien entendu de prendre la voiture. Une route panoramique – la route des crêtes – a été aménagée pour permettre d’admirer des points de vue exceptionnels. La départemental 23, le nom officiel de la route, relie la ville de Palud-sur-Verdon à Rougon. Elle forme une boucle de 23 km au cours de laquelle 14 belvédères permettent de garer sa voiture, en toute sécurité, pour admirer le paysage. Attention toutefois : cette route est fermée du 1^ernovembre au 14 avril en raison des conditions climatiques. Il faut également noter que certaines portions de la route sont à sens unique. Mieux vaut donc la prendre dans le sens Rougon vers Palud-sur-Verdon. La route peut aussi se faire à moto ou à vélo, de préférence à assistance électrique.

De l’autre côté, on peut découvrir les gorges du Verdon en empruntant « la corniche sublime », une route toute aussi belle que la première, voire plus. En vérité, il est difficile de comparer les deux tant les paysages sont magnifiques. 

Combien de temps prévoir en voiture pour faire la route ? Si vous voulez emprunter les deux routes, il faudra y passer un bon moment de la journée, je dirai environ 3 heures. Sinon, pour faire uniquement la route des crêtes, comptez environ 1h-1h30, avec les arrêts photos. En ce qui nous concerne, nous y avons passé presque une journée entière, en comptant le trajet depuis notre location à la route des crêtes, les balades (par exemple pour aller au point sublime depuis le parking) et la pause déjeuner (n’hésitez pas à réserver à l’avance). Nous avons fait une halte déjeuner au restaurant le Moulins de Soleils, à peu près à mi-chemin. 

A pied

On avait repéré des randonnées plutôt sympas mais impossibles à faire avec des enfants comme :

• Le sentier de l’Imbut, d’une durée de 5 heures, mais uniquement destiné aux randonneurs expérimentés ;
• Le sentier Blanc Martel, d’une durée de 6 heures 30, du nom du spéléologue qui fut le premier à effectuer la traversée intégrale des gorges ;
• Le sentier du bastidon, d’une durée de 6 heures, encore une fois assez sportive.

Certaines de ces randonnées permettent d’admirer des sites inaccessibles en voiture comme le Styx et de s’enfoncer réellement dans les gorges.

En canoë / kayak

Il est aussi possible de découvrir les gorges par le bas, c’est-à-dire depuis le Verdon, en canoë. Il existe de nombreux loueurs au lac de Sainte-Croix. Toutefois, ce ne sera faisable que sur deux kilomètres, en partant du pont de Galetas. Ensuite, il faudra rebrousser chemin car l’accès est trop compliqué. Seules les personnes expérimentées peuvent s’y aventurer et uniquement en kayak. Sinon, il est tout-à-fait possible de découvrir le reste des gorges en canoë, en pédalo ou même en bateau électrique. Vous pourrez en trouver facilement à la location à Sainte-Croix, ainsi que sur d’autres lacs comme celui d’Esparon, de Quinson ou d’Artignosc.

Admirer les basses gorges du Verdon

Les basses gorges du Verdon se trouvent plus au sud que les hautes gorges. Elles sont plus accessibles et adaptées aux familles. 

Artignosc-sur-Verdon

C’est ici que nous avions élu domicile pour la semaine. Le village possède un lac avec une grande plage, où des arbres permettent de s’abriter du soleil sur le rivage. L’eau y est toutefois assez froide et on s’y baigne donc très difficilement. Une base nautique permet de louer de quoi faire du pédalo ou du canoé. 

Vous pouvez également découvrir le village. La place de la mairie, avec son église et sa fontaine, s’ouvre sur de jolies ruelles sinueuses aux douces tonalités provençales. Nous y avons également fait une randonnée pour découvrir les basses gorges du Verdon…mais c’était un fail total. Nous avions repéré l’itinéraire sur Visorando mais dès la deuxième ou troisième intersection, on s’est complétement perdu. Il existe également une autre randonnée qui s’intitule sur la route de l’eau, sans doute plus facile…

Quinson

Le village de Quinson possède également une base nautique où il est possible de louer un kayak pour découvrir les gorges. Rien que la vue depuis le pont est très belle, ce qui laisse présager de la suite…Il est aussi possible de faire une randonnée pour découvrir les gorges. La randonnée des Basses Gorges du Verdon dure en moyenne 3h50. Toutefois, vous n’êtes pas obligés de faire la boucle intégrale pour découvrir des paysages à couper le souffle. Rien ne vous empêche de vous y balader 30 minutes, puis de revenir sur vos pas. Vous pouvez aussi vous promener dans le village typiquement provençal.

Enfin, il y a une petite plage aménagée pour se baigner. D’ailleurs, il ne s’agit ici pas vraiment d’un lac, mais plutôt du Verdon qui s’agrandit. 

Si vous y passez la journée, vous pouvez tester le restaurant Relais Notre-Dame où nous avons déjeuné. La nourriture est y bonne mais malheureusement, les plats ne sont pas très copieux. Autre activité à faire : visiter le musée de la Préhistoire, qui propose ensuite une balade ludique sous forme de chasse au trésor/course d’orientation. 

Se balader à Moustiers-Sainte-Marie, un des plus beaux villages de France

Moustiers-Sainte-Marie se situe aux portes des gorges du Verdon, à quelques kilomètres du lac de Sainte-Croix. Il est classé parmi les plus beaux villages de France. Et quel beau village ! Certains villages, qui figurent dans ce label, sont certes très beau, mais assez petits. Pas celui-là. Je pensais qu’on y resterait une heure, pas plus, mais on y a passé une bonne partie de la journée. Arrivé aux alentours de 10h, on est reparti vers 15h pour aller ensuite se poser au bord du lac de Sainte-Croix.

Ce qui en fait son charme : sa situation, au creux d’un rocher, qui, le soir venu, se pare de couleurs ocres. Les deux pitons rocheux qui entourent la ville sont reliés par la célèbre étoile de la ville. Pas moins de 17 légendes existent à son sujet !! Le charme typiquement provençal de Moustiers-Sainte-Marie provient aussi de ses maisons aux façades de couleurs vives et de ses fontaines rafraichissantes.

Moustiers-Sainte-Marie est également connu pour sa production de faïences. Le village compte ainsi une dizaine d’ateliers dédiés et encore plus de magasins. Pour en savoir plus sur le sujet, le musée de la Faïence abrite une collection de pièces, datant du XVIIème à aujourd’hui.

Un peu plus loin, en s’éloignant du village, et en passant par l’ancienne porte des remparts, vous découvrirez une cascade. Elle se trouve à environ 10 minutes à pied du centre-ville. Dommage pour nous, elle était à sec lors de notre venue (en août). On s’est contenté d’y voir la grotte Notre-Dame-de-Beauvoir. 

N’hésitez pas à monter jusqu’à la Chapelle Notre-Dame-de-Beauvoir. Avec ses 262 marches, la pente est assez longue et le sol plutôt glissant, mais la vue d’en haut est spectaculaire. Mieux vaut donc être équipé de bonnes chaussures, voire de chaussures de marche si vous voulez monter en haut du village. Il est ensuite possible, depuis la chapelle, d’opérer un demi-tour ou de faire le tour du village pour arriver de l’autre côté. C’est ce que nous avons choisi de faire. Les marches sont de ce côté plus hautes, mais moins glissantes. 

Questions pratiques, le village dispose de plusieurs parkings en dehors du centre-ville. Il faut ensuite marcher une dizaine de minutes pour atteindre son cœur. 

Forcément, il est très touristique. Pour être plus tranquille, vous pouvez donc venir tôt le matin ou tard l’après-midi. N’hésitez pas à vous éloigner des rues principales pour découvrir les petites ruelles qui sont moins chargées. 

Se détendre au lac de Sainte-Croix

Le Lac de Sainte-Croix est un lac artificiel que l’on doit à EDF. Il a en effet vu le jour en 1973, lors la construction du barrage de Sainte-Croix. D’une superficie de 2 200 hectares, il est parfaitement aménagé pour la détente, avec ses plages, et ses activités nautiques : bateau électrique, pédalo, canoé-kayak.

Il est donc assez vaste et c’est plutôt difficile de savoir où aller pour le découvrir et y passer quelques heures voire toute une journée. Un des endroits les plus mythiques est le nord du lac, à l’entrée des Gorges du Verdon, vers le Pont de Galetas. Mais forcement c’est aussi l’endroit le plus prisé. De ce côté, on trouvera de nombreux loueurs de pédalo ou de kayak. Il y a également une plage, la plage du Geletas, mais encore une fois assez prisée et avec peu d’ombre. Autre possibilité, dirigez-vous plutôt vers l’ouest du lac, où se trouve la plage de Sainte-Croix. 

Et les autres lacs des gorges du Verdon

Parce qu’il n’y a pas que le lac de Sainte-Croix, vous pouvez vous tourner vers d’autres lacs comme celui d’Artignosc. Je l’ai déjà évoqué un peu plus haut, puisque nous logions à proximité. Il offre l’avantage de disposer de zones d’ombre sous les arbres, à quelques mètres de la plage. Il y a également une base nautique, où il sera possible de faire du pédalo, du canoë ou du paddle. 

Autre possibilité : le lac d’Esparron, où vous pourrez vous détendre sur la plage de Saint-Julien. Si vous êtes motivés, vous pourrez louer un canoé pour vous rendre sur l’île du Barbu

Découvrir la cascade de Sillans

La cascade de Sillans se trouve dans la ville de…Sillans-la-Cascade, qui se situe elle-même à une vingtaine de minutes au sud du lac de Sainte-Croix et des gorges du Verdon.

La balade vaut le détour pour admirer une eau d’un bleu turquoise somptueux et la chute d’eau se situant à quelques 44 mètres de haut. Toutefois, le site attire un nombre impressionnant de touristes qui veulent aussi découvrir ce petit bijou naturel. 

Il existe plusieurs parkings où garer sa voiture : parking rempart, parking ville ou parking cascade, ainsi que plusieurs chemins de randonnée. Tous les parkings sont payants : les 30 premières minutes sont gratuites, puis il faut payer 1€ de l’heure. Il faut dire que vu le nombre de visiteurs, trouver une source de revenu pour entretenir le site est nécessaire. Le parking cascade est le plus prêt pour accéder au belvédère mais les autres ne sont guère plus loin car le village est petit. 

Nous nous sommes garés sur le parking rempart, le plus loin, mais ça nous a permis de découvrir un magnifique petit villagetout ce qu’il y a de provençal, et délaissé par la horde de visiteurs. Comme je le disais, il y a plusieurs chemins de randonnées : 

• Le plus emprunté est celui permettant d’arriver au belvédère. Il faut compter une quinzaine de minutes pour accéder à la cascade depuis le parking cascade. La randonnée est plutôt facile mais comprend de nombreux escaliers (éviter donc de venir en poussette). De plus les escaliers sont assez glissants. On arrive alors au belvédère en face de la cascade, mais il n’est pas possible de continuer la balade ni de se baigner. Le belvédère n’est pas grand, on prend la photo et on s’en va pour laisser la place derrière ;
• Il est aussi possible d’emprunter un chemin qui permet de voir la cascade depuis d’autres points de vue et de se baigner plus bas dans la rivière. Il semblerait qu’une autre cascade « secrète » se trouve plus bas. Il faut alors continuer le sentier, mais il est moins bien emménagé que le premier, et il est nécessaire d’être équipé avec des chaussures de marche, ou au moins des baskets. Le point de départ de cette randonnée se trouve au niveau du parking des remparts. Le chemin passe par les champs d’oliviers et les arbres centenaires. On se retrouve alors au pied de la cascade, mais il n’est pas possible de se baigner dans le bassin à cause des risques de chutes de pierre. Des barrières empêchent d’ailleurs d’y approcher. Toutefois, la baignade semblerait possible un peu plus bas. Nous n’avons pas emprunté ce chemin car des « gardes » nous l’avait déconseillé en raison des forts risques d’incendie.

Admirer le plateau de Valensole

A l’ouest des gorges, se trouve le plateau de Valensole. Il s’agit d’un site bien connu pour ses champs de lavande, qui fleurissent entre mi-juin et mi-juillet. Nous y sommes allés la première semaine d’août, et on a bien vu les champs de lavande, mais pas du tout violet, car la lavande avait déjà été ramassée. Enfin, nous n’avons pas fait le déplacement pour rien puisque les champs étaient sur notre route (nous sommes arrivés du Morvan en passant par Grenoble pour éviter l’autoroute du sud après Lyon). D’ailleurs, c’est une très jolie route, qui permet de changer un peu de la monotonie de l’autoroute et de contempler différents paysages. Nous en avons profité pour apercevoir au passage les massifs du Vercors, les Pénitents des méés ainsi que de beaux villages des baronnies provençales et des champs de lavande…sans lavande.